"Stanislas Nordey, le locataire de la parole" de Frédéric Vossier


"Remettre un texte, une parole, à libre usage des hommes"

Pour Stanislas Nordey, l'acteur doit se positionner, reprendre le pas sur les metteurs en scènes
retarder le passage au plateau : pas un événement traumatisant.
Aimer les textes "impossibles", "intraitables".
Le texte plus digne que la mise en scène.
Se mesurer à la difficulté, à la longue des textes.
Ne pas faire entendre seulement la langue, autrement dit la chaine du signifiant, mais le signifié et le sens des mots.

Pasolini : "Un effort total, un ensemble de précision critique et de sincérité, qui comporte ue révision complète de l'idée de soi qui appartient à l'acteur"

Absence d'actions scénique dans les spectacles de Nordey : disparition presque totale de la mise en scène.

La pulsion rapsodie de l'écriture alliée à la rigueur délicate de l'effacement de la mise en scène
Raccomoder, rapiécer, arranger en lambeaux, des morceaux : coudre et ajuster des champs
Des textes qui deviennent, en devenir, mutants
des textes polymorphes
Des textes qui forcent des frontières
Contaminés par le roman, le cinéma, la poésie, la lettre
S'approcher au plus prés de la pulsion de l'écriture.
Chez Nordey, raconter l'histoire n'est pas le but mais plutôt la condition de possibilité pour savoir dire autre chose.
"Ce qui m'intéresse au théâtre, c'est d'arriver à l'endroit où les histoires échouent à prendre en charge le réel."
La brèche, la limite, la limites de la fiction.
C'est quand il y a chez l'acteur, épuisement de son propre jeu que le théâtre peut nous dire quelque chose de réel.
Travail de décapage de la théâtralité.

La proximité 
Les limites, proximité et éloignement
Jouer avec la disparition du personnage dans l'acteur qui apparaît frontalement.

La frontalité
L'acteur apparaît à travers le visage et le regard
franchement trouvé vers les public
Le public est vu par les acteurs : renversement optique
Briser le 4éme mur pour faire circuler activement, électriquement la parole.

La diction
Proférée, scandée, prolifération de la parole
Les voix, elles transpercent l'espace
Travail phonétique et para-linguistique
faire bondir la parole en avant
accentuation de tous les mots et une articulation pleinement intelligible de la composition du texte
chaque mots est important et doit être entendu
chaque mots est sens
Il ne faut jamais lâcher sur le moindre mots, la moindre syllabe, le moindre texte, accent, tenir bon pour aller jusqu'au bout.
Souffle, feu, rythme, flamme
Corps combustion de la voix

La gestualité
Les acteurs n'agissent pas sur le plateau comme peut le faire un personnage. L'acteur quand il dit, ne fait pas semblant d'être autre chose que ce qu'il fait : se réaliser à travers le dire.

Spatialité
On ne cache rien, tout se fait à vue.
L'acte d'ourdir l'espace pour parvenir à la restitution de la parole.
Bâtir l'espace avec la parole.

Le partage
Responsabilité de l'être-avec
Regarder l'acteur
L'être-tel-qu'acteur : "la question : De quoi est-il fait ?, plut$ot que "qu'est ce qu'il sait faire ?"
Un être de l'instant, intégralement dans le présent.

Nudité et obscénité
Dévoiler, montrer, mettre à nu : volonté obscène de toucher ce qu'il y a de plus archaïque et de plus intime.

L'acteur
Se donner, se dépenser, se mettre à nu, se dépouiller jusqu'à épuisement de soi, sans rien calculer, hors efficacité, hors compatibilité



Commentaires

  1. Le livre est passionnant ! Je l'avais lu à sa sortie. Merci pour tes notes de lecture !

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